Israël-Palestine est une destination singulière, et en général un voyage pas tout à fait comme les autres. Je vous propose d’en découvrir un peu plus sur ce pays à mi-chemin entre Occident et Moyen-Orient, et sur les 2 voyages que j’ai faits là-bas…
Pour le charme de ses petites ruelles pavées
Pour les rencontres magiques qu’on a faites là-bas
Pour le choc que cela a été de se confronter à ce qu’endurent les Palestiniens
Eh oui, Israel est une destination chère… Bien sûr, il existe des solutions pour voyager là-bas même avec une petite bourse, mais je préfère vous prévenir : mettez un peu d’argent de côté avant de vous lancer dans l’aventure !
– Shalom –
Le mot est habituellement traduit en français par « la paix », mais signifie en réalité beaucoup plus que cela. En fait, « shalom » signifie plutôt « être en paix », et décrit donc plus un état de bien-être, de plénitude intérieure, que la paix au sens guerrier du terme. Le mot peut aussi décrire un succès, la réussite d’un projet, que l’on va en général souhaiter à l’autre.
Le 28 avril 1988, un poème de Mahmoud Darwich, grand poète palestinien qui a beaucoup oeuvré contre l’occupation et pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, fait scandale. « Passants parmi les paroles passagères » est a priori mal traduit par les Israéliens, donc mal compris, et est accusé d’inciter à la haine envers les Juifs. Il déclenche alors une mini guerre civile.
Outre le poème lui-même, qui figure dans ce bouquin, ce que j’ai aimé dans ce livre ce sont les contributions de 3 auteurs juifs israéliens qui prennent du recul sur la situation, sur ce moment d’Histoire, qui resituent le poème dans le cadre des rapports psychologiques complexes existant entre l’Etat juif et le peuple palestinien. Le tout avec un regard très critique envers Israël, il faut le dire. C’est hyper instructif !
Guy Delisle et sa famille s’installent pour une année à Jérusalem. Mais pas évident de se repérer dans cette ville et ce pays aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4 000 ans. Au gré de ses balades, rencontres et expériences, Guy Delisle croque et nous raconte Israël dans toute sa complexité et tous ses paradoxes.
J’ai dévoré ce livre (la 1ère BD que je lisais !), que j’ai trouvé très pédagogique, et toujours avec une pointe d’humour cynique, que ce soit dans les dessins ou les textes. A lire absolument avant ou après un voyage en Israël-Palestine !
Wahida et Eitan sont éperdument amoureux, mais à la différence de lui, elle n’est pas juive. Ils partent ensemble en Israël car Eitan veut résoudre une énigme familiale et, sans le savoir, Wahida aussi part en quête de qui elle est vraiment. A travers les 6 personnages principaux (Wahida, Eitan, ses parents et grands parents), l’auteur pose la question de l’identité, d’à quel point elle est un fondement de notre construction, qui peut se retrouver ébranlée d’un coup d’un seul. La pièce interroge aussi la judéité, la transmission, le conflit israélo-palestinien…
Il s’agit d’une pièce de théâtre contemporaine, bouleversante, empreinte de réalisme et de poésie en même temps, que j’ai lue en 2 soirées ! Le texte est splendide et brillant, c’est un pur bonheur à lire. Coup de cœur en vue 😉
Film
C’est l’histoire de Salam, qui est une sorte de looser. Habitant à Jérusalem, il fait quotidiennement le trajet pour Ramallah où il sert d’accessoiriste et d’homme à tout faire sur un soap opéra produit par son oncle Bassam, « Tel Aviv on Fire ». Un jour, Salam se fait arrêter à un checkpoint par un officier israélien, Assi, fan de la série, et pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste. Pris à son propre piège, Salam va se voir imposer par Assi un nouveau scénario. Mais rien ne se passera comme prévu !
Le film est l’éloge de l’humour absurde et du romantisme populaire : un petit bijou ! D’autant plus attachant quand on a déjà mis les pieds en Palestine.
Série
« Fauda », qui signifie « chaos » en arabe, met en scène des agents israéliens opérant dans les coulisses djihadistes des environs de Ramallah/Naplouse.
La réalisation est israélienne, mais contre toute attente, la série est assez neutre, et montre de façon assez réaliste le quotidien et les sentiments des deux camps adversaires. Les notions de bien et de mal se mélangent, il n’y a pas de véritable héros dont on puisse être fiers, et on a de l’empathie tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. C’est une des raisons qui m’ont fait aimer cette série, outre son suspense et son sens de l’action indéniables !
Film
Dans un petit village bédouin du Sud d’Israël, Suleiman s’apprête à épouser sa 2e femme. Jalila, la 1ère épouse, tente de faire bonne figure malgré l’humiliation que cela représente pour elle. Lorsque celle-ci apprend que leur file Layla fréquente un jeune homme d’une autre tribu, rencontré à la fac, la confrontation commence.
Ce que j’ai apprécié dans ce film, c’est la complexité des personnages. La mère semble plus traditionnelle et le père plus libéral, mais la réalisatrice nous dévoile petit à petit le vrai visage de chacun, construisant ses protagonistes avec autant de qualités que de défauts, n’en faisant jamais des personnages manichéens. Le film laisse sa chance à chaque personnage pour mieux dénoncer la chape de plomb morale qui les écrase tous. Aucune musique additionnelle pour accompagner les images, aucun plan d’ensemble… le film, tel un documentaire, passe ainsi d’un personnage à l’autre avec beaucoup d’élégance pour témoigner d’une réalité sans tomber dans le pathos.
Dans ce premier film sensible et fort, nourri par 10 ans de compagnonnage avec des femmes de la communauté bédouine, la réalisatrice israélienne Elite Zexer dépeint avec beaucoup de minutie les us et coutumes locales. La subtilité du film grandit à mesure que les mouvements de révolte et les regards résignés se substituent aux mots, avec pudeur et empathie.
Film
« Opération Brothers » (dont le titre original est « Red Sea Diving Resort ») est un film américain, basé sur des faits réels, qui est sorti en 2019 sur Netflix. Cette opération Brothers a été menée de 1981 à 1985 par le MOSSAD, avec l’aide de la CIA, afin d’aider les juifs éthiopiens, persécutés par la junte militaire du Derg, à gagner la Terre sainte via le Soudan. Les agents du MOSSAD vont alors louer un hôtel abandonné sur la côte soudanaise et l’utiliser comme couverture pour extrader les juifs éthiopiens. Pour avoir voyagé en Israël, j’avais noté que la communauté éthiopienne y était importante, mais je n’avais pas du tout connaissance de cette opération, qui en réalité s’inscrit dans un plan plus vaste du gouvernement israélien : cette opération Brothers sera suivie de plusieurs autres, entre 1984 et 1991, qui permettront au total d’extrader plus de 30 000 juifs éthiopiens.
Ce film permet donc d’en apprendre un peu plus sur cet événement historique, ou en tout cas pousse à s’y intéresser de plus près, car on peut regretter que l’accent soit plus mis sur la bravoure des sauveurs israéliens que sur ce que les juifs éthiopiens ont subi. D’ailleurs, les photos « réelles » de l’opération qui défilent avec le générique de fin déclenchent plus d’émotions que le film lui-même : tout d’un coup, ces visages qu’on entraperçoit à peine dans la pénombre du film prennent vie, on les voit rire, danser, pleurer, et on aurait bien envie d’en savoir plus sur leur sort. Le film pousse à réfléchir sur le devoir d’aide aux réfugiés que nous avons tous, et qui est un sujet qui sera de plus en plus d’actualité étant donné l’état du monde actuel et futur. En conclusion, malgré ses imperfections et son manque de profondeur à mon sens, ce film n’en demeure pas moins un film divertissant et qui amène à s’interroger sur le sujet.
04/02/2020