Le 23 septembre dernier, Karim Benzema faisait la polémique en France pour avoir posé en revêtant la tenue traditionnelle marocaine. Pourquoi cette photo ? Le 23 septembre est la date de commémoration de la fondation de l’Arabie saoudite par Abdelaziz Ibn Saoud. C’est la fête nationale saoudienne, et les Saoudiens revêtent pour l’occasion leur tenue traditionnelle, ou des vêtements aux couleurs du drapeau.
Il m’a semblé intéressant de profiter de l’occasion pour partager un peu de la culture de ce pays. Car cette tenue traditionnelle fait bien partie de la culture saoudienne et n’a PAS de caractère religieux. N’en déplaise aux pseudo-journalistes islamophobes qui feraient mieux de se cultiver un peu (n’hésitez pas à leur partager cet article si vous en connaissez !).
Cheickh Charles Abu William Ben Windsor,
islamiste lui aussi ?
La tenue traditionnelle saoudienne pour les hommes
Le qamis (ou thobe) désigne la robe blanche aux manches longues, qui se porte sur un pantalon en coton. Fait de coton et de matière synthétique, la thobe est généralement de couleur blanche en été et au printemps. En hiver, on le trouve dans des tons plus foncés, comme le noir ou le bleu.
Le bisht est le manteau saoudien et se porte par-dessus le qamis. Chic et classe, le bisht n’est porté que dans les grandes occasions comme les mariages ou les fêtes religieuses. Il est également l’habit de l’imam lors du sermon du vendredi. Il peut être de couleur beige, noire, brune, grise ou crème, orné de broderies dorées, et se ferme par deux cordons avec des pompons dorés.
Le shemagh est un foulard avec des motifs en damiers rouges et blancs. Tissé dans du coton, ou en laine pour les jours de grand froid. Cette coiffe traditionnelle des Saoudiens se porte à même la tête, ou au dessus d’une chechiya (bonnet blanc en coton) pour plus de stabilité. Il est maintenu par un iqal (double cerceau fait de fils synthétiques ou de laine de chèvre). Il sert à se protéger du soleil et des tempêtes de sable et se porte de différentes façons : lâché, sur les côtés, à l’arrière, ou même noué.
En bonus, petit tuto de Sultan pour bien mettre en place sa coiffe saoudienne !
Dans le Sud du pays, la région de l’Asir perpétue des traditions d’origine yéménite, et les hommes portent la fouta enroulée autour de la taille, comme une jupe, et de très jolies couronnes de fleurs (particulièrement fournies lors des cérémonies et festivités). On les surnomme les « hommes fleurs ». Ils abhorrent souvent un poignard traditionnel à la ceinture, symbole de virilité.
La tenue traditionnelle saoudienne pour les femmes
Les femmes s’habillent comme elles le souhaitent, et enfilent traditionnellement une abaya (cape ou robe longue couvrant tout le corps) par-dessus leurs vêtements du quotidien. A l’origine, l’abaya était l’habit traditionnel des bédouins : sa forme ample et couvrante permettait aux femmes de se protéger de la chaleur du désert. Vêtement modeste qui ne laisse pas deviner les courbes du corps des femmes, l’abaya devient peu à peu un vêtement à connotation religieuse. Elle fût rendue obligatoire pour les femmes suite à l’attaque de la Mecque en 1979. En 2018, le prince Ben Salmane assouplit les lois et il n’est plus obligatoire de porter une abaya. Elle reste cependant un vêtement présent dans toutes les garde-robes, et se modernise sous l’impulsion des jeunes générations de femmes saoudiennes : couleurs, pierres précieuses et broderies, elle se modernise sans toutefois renier son héritage culturel et religieux.
Les femmes saoudiennes portent en général le hijab (même s’il n’est plus obligatoire depuis 2019), un voile/foulard qui recouvre le cou et les cheveux en laissant le visage apparent, ou le niqab, qui recouvre tout le visage sauf les yeux. Traditionnellement, le niqab est une pièce en métal qui s’attache derrière la tête, mais au fil du temps il a été remplacé par une pièce de tissus, plus confortable et plus couvrante.
Chaque région d’Arabie saoudite a ses propres traditions vestimentaires, et c’est particulièrement flagrant chez les femmes. Dans la région de Najd (la région centrale, autour de Riyadh), les tissus sont de couleurs vives avec des motifs floraux, et recouverts d’une abaya plus ou moins brodée selon la classe sociale. Dans la région du Hejaz au Nord, les coiffes et vêtements sont ornés de magnifiques broderies dorées. Dans la région orientale (Eastern), les tenues traditionnelles ont été influencées par le commerce avec l’Inde, et les robes se portent un peu façon sari, avec de jolies broderies. Enfin, dans la région de l’Asir au Sud, les robes noires (appelées mujanab) sont brodées avec des fils colorés et/ou des perles, et les femmes portent un foulard jaune orangé avec un large chapeau, ou accrochent un bijou en argent à un foulard jaune orangé qu’elles nouent autour de leur tête.
Etienne
Ok
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