Petit pays au grand cœur… Le Portugal vous ouvre grand les bras, comme il le fait avec l’océan depuis des millénaires. Ses villes et villages colorés, ses campagnes aux parfums du Sud, ses côtes dentelées, chaque visite est un émerveillement et une douceur pour l’âme.
Pour ses ruelles pittoresques, ses maisons colorées et son alcool bien nommé
Pour ses falaises déchiquetées qui tombent dans une eau translucide
Pour sa vie nocturne et l’énergie à la fois joyeuse et sereine qui s’en dégage
Le coût de la vie au Portugal est environ 30% inférieur à celui en France, cela vous donne une idée. Bien sûr, les prix varient selon les saisons et l’afflux de touristes : ils sont par exemple plutôt élevés dans l’Algarve l’été, et beaucoup moins dans les régions moins touristiques à l’intérieur des terres. Dans tous les cas, on peut facilement manger pour quelques euros dans des petites cantines locales, et trouver des petits hôtels ou appartements bon marché.
– Azulejos –
Vous visualisez ces murs recouverts de carreaux bleus et blancs, et le petit effet moiré que leur émail confère aux rues de Lisbonne ou Porto ? Ce sont les fameux azulejos ! Le mot vient de l’arable « az-zulaïj » qui signifie « pierre polie » et se prononce « azoulejouche ». Au XIVème siècle, dans le but de décorer palais et mosquées, les Maures ont apporté les techniques de fabrication dans leurs bagages. Ces petits carreaux de faïence bleu et blanc ont l’avantage de protéger de la chaleur l’été et de l’humidité l’hiver, et ont chacun une histoire à raconter.
Réflexions, pensées, aphorismes, poèmes en prose, les formes et les styles s’entrechoquent dans ce livre parfois acerbe, parfois drôle, souvent désabusé. Mais Lisbonne y est si présente que c’est aussi elle le sujet du livre. «Je vais jusqu’au fleuve pour regarder le fleuve (…). Et derrière tout cela, il y a mon ciel, où je me constelle en cachette et où je possède mon infini. » Ouvrage posthume, rédigé sur plus de 20 ans et resté inachevé, c’est l’ouvrage majeur du grand écrivain portugais, le journal de toute une vie, toute une poésie.
Film
Le film se déroule dans un parc naturel du Haut Tras-os-Montes, dans le Nord-est du Portugal, à la frontière espagnole. L’office du tourisme dit : « Perdez-vous dans les plateaux et majestueuses montagnes, les petites villes, les villages historiques intacts et les eaux thermales purifiantes… ». C’est un peu ce que va vivre Fernando, ornithologue, en expédition dans les gorges fluviales du parc pour observer les oiseaux à la recherche de la rare cigogne noire. Mais sans aucune trace de civilisation, et le côté fantasmagorique en plus ! Ils sont rares les films qui nous font nous aventurer sur les chemins sinueux de l’irrationnel et nous perdre dans des forêts de songes. L’Ornithologue est de ceux-là. Et il faut être prêt à s’éloigner de la raison et du sens commun pour apprécier ce film.
Fernando est en kayak quand il se retrouve entraîné dans des rapides et qu’il échoue à l’orée d’un bois. Deux Chinoises en pèlerinage sur les chemins de Compostelle, complètement perdues, le retrouvent et le réaniment. Le lendemain matin, Fernando se retrouve attaché à un arbre façon bondage SM. C’est là que le récit bascule et que le personnage va faire la rencontre de personnages à la fois légendaires et charnels, au cours d’un périple jonché d’allusions saintes (ses plaies seront examinés comme celles du Christ par saint Thomas, son dialogue avec les oiseaux fait penser à saint François d’Assise…). Lui-même semble avoir plusieurs corps puisqu’on finit par l’appeler Antoine (d’après Saint Antoine de Padoue, un saint très populaire au Portugal). Tout le film peut être vu comme une profanation gentiment blasphématoire de l’imagerie sainte (on se souviendra d’une scène très érotique avec un berger nommé Jesus). Une énergie sexuelle très forte se dégage du film, et on sent que le réalisateur nourrit une grande admiration pour le corps de son acteur, qu’il met très en avant. Un film complexe donc, un peu flippant par moments, mais servi par une nature luxuriante magnifique.
18/05/2020