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Illustration article - Bahrein - Weekend à Bahrain 2022

En début d’année 2022, j’ai passé deux mois en Arabie Saoudite, à Khobar plus précisément, sur la côte du Golfe Persique. Seul un pont sépare cette ville du Royaume de Bahreïn, donc il était très tentant d’aller voir ce qui s’y passe… Nous voilà donc partis, mon acolyte Ahmed et moi, pour un weekend à Bahreïn, et pas que pour y faire la fête !

Mosquée Al Fateh, Tree of life, fort de Riffa, musée de Bahrein, soirée à Adliya

JOUR #1 : 11/03/2022

Nous quittons Khobar un peu tardivement car Ahmed doit finir quelque chose pour le boulot. Pendant qu’il est sur son tableur Excel, je prépare un thermos de thé, des petits biscuits, des bananes… Je deviens une vraie Saoudienne ! 10h, nous partons enfin. Nous sommes vendredi, et ici en Arabie Saoudite il n’y a pas âme qui vive ! Les Saoudiens dorment le vendredi matin, certains se lèvent pour la grande prière de Jummah, les autres émergent dans l’après-midi. En tout cas, tout est fermé le vendredi jusqu’à 15 ou 17h, et les rues sont désertes.

Une sensation grisante de partir en vacances nous envahit : même si ce n’est que pour un weekend, même si ce n’est qu’un pont à traverser, nous quittons l’Arabie saoudite ! Le pont de King Fahad, long de 25 km, relie la ville de Khobar au Bahreïn. Il en coûte 6€ de le traverser, et le prix augmenté régulièrement. La frontière se passe en deux étapes : on sort d’Arabie saoudite, puis on entre au Bahreïn. Cela me coûte 12€ de visa, et c’est gratuit pour Ahmed et pour tous les résidents Saoudiens. Il faut dire que certains viennent tous les weekends, voire tous les soirs, pour sortir, fumer la chicha, boire de l’alcool… Ici les règles sont beaucoup moins strictes et il n’y a quasiment pas de taxes, donc forcément c’est attractif… Nous payons également 6€ pour assurer la voiture pour 3 jours, et c’est parti !

Il est déjà 11h15 quand nous arrivons de l’autre côté de la frontière, et la prière de Jummah (la grande prière du vendredi) est dans une trentaine de minutes, donc après avoir acheté une carte sim Batelco (les moins chères) à la sortie du pont pour avoir un peu de data, nous nous rendons directement à la Grande Mosquée d’Al Fateh. Ahmed va prier pendant que je l’attends dans la voiture.

J’en profite pour me renseigner un peu sur le Royaume de Bahrain. Le petit pays est constitué d’une cinquantaine d’îles naturelles et de 33 îles artificielles supplémentaires, dans le golfe persique. L’île principale est l’île de Bahrain, qui représente 83% de la superficie totale du pays et abrite la capitale, Manama. Il s’agit d’une monarchie parlementaire semi-constitutionnelle mise en place tout récemment : le pays a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1971, et est devenu en 2002 la monarchie actuelle, après un référendum.

La population est d’1,5 millions d’habitants, dont la moitié seulement de Bahrainis (l’autre moitié étant majoritairement asiatique). L’islam est la religion majoritaire (70%) et les 2 courants sunnites et chiites sont représentés, suivis par le christianisme et l’hindouisme. Le pays a fait du dialogue interreligieux son fer de lance, et les Bahrainis sont connus pour leur tolérance envers les autres religions. Ainsi, les musulmans vont chanter dans les églises à Noël par exemple ! Les mariages mixtes entre Bahrainis et expatriés sont également assez répandus, et l’homosexualité a été légalisée en 1976 (même si la police trouve apparemment souvent d’autres motifs pour arrêter les homosexuels…).

Niveau économie, Bahrain est un des pays connaissant la croissance la plus rapide au monde. Le pétrole est bien évidemment à la base de l’économie du pays (60% des exportations), suivi par l’aluminium, la finance et les matériaux de construction. Le pays accueille également 8 millions de touristes chaque année, majoritairement en provenance des pays voisins pour profiter de la vie nocturne comme je l’expliquais plus haut. Pourtant le pays semble avoir beaucoup à offrir d’un point de vue historique et culturel ! Allons découvrir ça…

Ahmed revient de la prière et a pris quelques photos pour moi de l’intérieur de la mosquée Al-Fateh. Nous avons appris par la suite que la mosquée se visite tous les jours entre 9h et 16h, et que des visites guidées en anglais et en français (entre autres) sont possibles ! Cette grande mosquée, construite en 1987, peut accueillir jusqu’à 7000 fidèles. En 2006, un grand centre culturel et une bibliothèque ont été construits dans son enceinte. Elle vaut vraiment le détour !

Nous avons un petit creux, et on nous a recommandé un restaurant de poisson dans le village de A’ali, également réputé pour ses poteries. Nous faisons donc d’une pierre deux coups : nous déjeunons au restaurant Al Jalboot, puis nous visitons le quartier des potiers qui se trouve juste en face. Les potiers travaillent encore de façon traditionnelle, et leur dextérité lors du tournage est impressionnante.

Puis nous prenons la route de Shajarat al-Hayah, l’arbre de vie. Cet arbre de plus de 400 ans survit seul au milieu du désert on ne sait comment : sa source d’eau reste inconnue ! Un véritable miracle de la nature ! Certains disent qu’il serait un vestige du jardin d’Eden… Pour y parvenir (il est situé dans la partie Sud de l’île principale) il faut rouler pendant une bonne demi-heure au milieu des puits de pétrole : c’est assez impressionnant je dois dire ! Même si Ahmed, lui, se demande un peu ce qu’on fait là : « donc on a fait une demi-heure de route dans un désert pétrolier pour voir un arbre ? » Forcément, pour un ingénieur civil en Arabie Saoudite, les paysages pétroliers ça n’a rien de très original…

Nous remontons tranquillement vers Manama, la capitale, et faisons un stop en chemin au fort de Riffa. La forteresse a été construite à l’époque de la domination de l’Empire perse Séfévide d’Iran, au 17e siècle, puis a été aux 18e et 19e siècles le siège du gouvernement ! Elle offre une vue à 180 degrés sur la vallée d’Hunanaiya : pour en profiter, prenez un café sur la terrasse du petit café qui occupe le fort aujourd’hui ! L’intérieur se visite et réserve quelques jolies surprises.

De retour à Manama, la capitale, nous nous faisons la réflexion qu’ils ont des bus de ville (ce n’est pas le cas en Arabie Saoudite) ! Autre option pour découvrir la ville si mon n’est pas véhiculé : les taxis et Uber. Le soleil commence à décliner et nous nous arrêtons à la vieille mosquée Al Khamis. Il s’agit de la plus vieille mosquée du pays, qui n’est plus en service aujourd’hui mais dont les ruines, rénovées en partie, se visitent. Le site est bien aménagé, avec un petit musée attenant et des panneaux explicatifs en anglais : globalement c’est le cas sur tous les sites touristiques, le Bahrein a vraiment fait du bon travail en matière de rénovation patrimoniale et de développement touristique. Nous nous promenons sur le site et profitons de la douceur des lumières et des températures de la fin de journée.

La journée continue avec le musée national de Bahrein. Ce musée, ouvert tous les jours de 8h à 20h sauf le mardi, est un incontournable. Pour la vue sur la vieille ville de Muharraq, mais aussi pour la beauté de son architecture et de son environnement : nous avons beaucoup apprécié nous y balader by night. Le musée retrace toute l’Histoire du royaume de Bahrain, de la civilisation Dilmun et ses traditions à la pêche et au commerce des perles, en passant par le savoir-faire artisanal local.

D’ailleurs, la civilisation Dilmun, ça vous dit quelque chose ? En fait, Dilmun était un petit pays, qui aurait existé entre le 3e et le 1er millénaire avant JC, à l’époque de la Mésopotamie ancienne. Il était localisé à Bahreïn, au Koweit et sur d’autres îles et territoires côtiers dans le coin. Une sorte de fédération de petits ports de transit sur les routes commerciales entre la Mésopotamie et les Indes. 21 nécropoles Dilmun ont été découvertes sur l’île de Bahrain, soit plus de 11 700 tombes qui, à l’origine, avaient la forme de tours cylindriques basses. Les photos exposées dans le musée sont impressionnantes !

Après la visite du musée, nous prenons la direction de notre Airbnb, qui est en fait un appart-hôtel. En l’espace de 5 minutes, le temps du check-in, nous croisons 3 prostituées asiatiques qui descendent chercher leur client saoudien ou bahraini dans le hall ! En effet, la prostitution semble être très décomplexée ici ! Le réceptionniste nous fait signer l’inventaire de ce qui se trouve dans l’appartement et nous rigolons car il y a même le frigo et la machine à laver mentionnés ! On s’imagine partir avec le frigo demain matin et ça nous fait bien rire, jusqu’à ce que le réceptionniste nous interrompe : « c’est déjà arrivé ! » 😀

Nous montons sur le toit de la résidence vérifier si l’eau de la piscine est bonne, mais elle est un peu froide à mon goût. Pas le temps pour un sauna non plus : nous avons réservé une table pour dans 3/4 d’heure au restaurant Attic, un restaurant grec chicos situé dans le quartier animé d’Adliya bloc 338. Nous redescendons donc dans la chambre pour nous préparer. Ce soir, c’est gros lâchage : je porte une robe !! Oui, parce que les codes vestimentaires sont beaucoup plus « cool » ici qu’en Arabie saoudite, donc j’en profite pour porter une robe que je ne pourrais pas porter là-bas, même si elle n’a rien de super sexy non plus !

Direction Adliya donc, avec le gros challenge de trouver une place pour se garer ! Si vous y allez le weekend (jeudi ou vendredi soir), je vous conseille vivement de laisser votre voiture à l’hôtel et de prendre un taxi ou un Uber pour vous y rendre, car tout le monde est de sortie et le quartier est bondé ! Avec les embouteillages et le temps de trouver une place, nous arrivons au restaurant avec quasiment 1 heure de retard.

Et là c’est l’étonnement le plus complet : nous découvrons un quartier hyper animé, de la musique provient d’un peu partout, des artistes font du street art, un DJ mixe en pleine rue, des petits stands vendent à manger ou des souvenirs, des femmes habillées en mini-short ou en robe sexy… On a l’impression d’être en vacances à l’autre bout du monde, pas à 1h de l’Arabie saoudite ! Cette sensation de légèreté, de liberté, nous gagne petit à petit, et on est tout excités !

Le restaurant où l’on dîne ne fait pas exception : ambiance tamisée en terrasse, bonne musique d’ambiance, alcool à gogo… Les prix à la carte sont exorbitants (nous payons une centaine d’euros pour 4 starters et 2 cocktails sans alcool), mais nous nous régalons comme rarement, et cette atmosphère nous fait le plus grand bien ! Puis nous décidons de nous balader dans le quartier de nuit, et nous partons en exploration.

Nous nous laissons guider par la musique et entrons dans plusieurs bars et boîtes de nuit, par curiosité. Dans l’une d’elle, Ahmed entre le premier et la femme qui fait l’accueil s’adresse à lui de façon assez brutale, genre « c’est qui ce mec tout seul qui veut entrer? » et quand elle me voit arriver juste derrière elle change radicalement de ton ! Grand sourire, elle nous lance un « welcome ! » Ahmed me regarde et me dit discrètement : « alala le passeport français ouvre vraiment toutes les portes ! »

Dans ce quartier, c’est vraiment un défilé de voitures de luxe, c’est assez impressionnant le nombre de Mazerati, Ferrari, Lomborghini… au km2 ! Ahmed, qui ne sait plus où donner de la tête, conclut : « ici, les voitures sont encore plus sexy que les femmes ! » Bon, à choisir, je préfère qu’il mate les voitures donc ça me va !

Après avoir bien exploré le quartier, vers 1h du matin, nous décidons de retourner à la voiture et de rentrer nous coucher, car nous avons rendez-vous demain matin pour le petit déjeuner avec Maryam, une Bahraini contactée sur Couchsurfing et qui a accepté de passer un peu de temps avec nous pour nous faire visiter sa ville ! Nous retournons donc à la voiture et entendons un « Ahmed ? » : c’est Samir, un ami d’Ahmed, qui l’a reconnu au loin ! Il nous fait signe de grimper dans sa voiture, et nous voilà embarqués dans une nouvelle aventure !

Samir était en route pour un club où il a ses entrées, le Viola : la nuit va être longue… Nous entrons dans le club et c’est la grosse ambiance à l’intérieur. Musique à fond, alcool sur les tables (et dans le sang), les gens dansent et s’amusent. Ça fait plaisir à voir, et nous nous prenons au jeu. 3h du matin, nous décidons qu’il s’agit de notre dernière danse : nous avons bien profité et bien lâché prise, ça fait du bien ! Nous rentrons à l’hôtel, épuisés, pour une courte nuit.

Haji’s café, musée Post Office, souq, beit Al Khalaf, fort de Bahrein, quartier de Muharraq

JOUR #2 : 12/03/2022

Ce matin, le réveil est difficile. Pourtant, il faut se lever car nous avons rendez-vous à 9h avec Mariam pour le petit-déjeuner. J’avais pris contact avec Mariam sur Couchsurfing, et quand j’avais lu sur son profil quelle était féministe et qu’elle aimait écrire, je n’avais pas hésité une seconde à lui envoyer un message ! Elle nous a proposé de nous joindre à ses amis et elle pour un petit-déjeuner traditionnel au Haji’s Café, non loin de Bab Al Bahrain, la grande porte de la vieille ville de Manama. Il s’agit de l’un des plus vieux cafés de la ville ! Au menu : karak (thé au lait et aux épices), café turc, boissons au safran ou à l’amande, shakshouka (oeufs à la tomate), foul (purée de haricots rouges), foie d’agneau (oui oui !), du délicieux pain en galettes, et kamoun (une huile de poisson avec des épices et du sel, bien meilleur qu’il n’y paraît !).

Après ce petit-déjeuner que Mariam nous offre généreusement, nous prenons la direction du musée du Post Office, qu’elle veut nous montrer. L’histoire des services postaux de Bahreïn remonte à 1884. Leur mise en place a révolutionné la vie sociale en connectant les gens à distance (même si on était encore loin du Wifi !) et en facilitant le développement économique. Au début, le traitement du courrier était très long et il fallait des semaines et parfois des mois pour qu’une lettre soit livrée à son destinataire : le courrier était souvent expédié sur des bateaux voyageant de Bombay à Bahreïn via Bassorah (Irak). En 1912, le gouvernement indien introduit une ligne de bateaux à vapeur entre l’Inde et les États du golfe Persique : le service postal devient plus régulier à Bahreïn.

Jusque dans les années 1940, les gens allaient chercher leurs lettres et colis au bureau de poste. Puis, en raison de l’augmentation de la demande, un facteur a été nommé dans chaque district, et les boîtes aux lettres ont été introduites petit à petit. En 2015, le gouvernement décide de créer un petit musée dans l’ancien bureau de Poste de Manama : l’exposition met en valeur d’anciens timbres-poste du monde entier, de vieux objets et outils utilisés par les services postaux, et des photographies historiques qui illustrent l’histoire des services postaux à Bahreïn. Une visite ludique, rapide et intéressante !

Puis nous continuons notre promenade dans le souq de Manama, et quel bonheur de retrouver ces ambiances de souq, ces ruelles animées, ces petits commerces où il fait bon négocier, ces couleurs et ces odeurs ! Mon regard est attiré par des robes traditionnelles bahraini : ce sont des robes de cérémonie (mariage, naissances…). Les tissus colorés avec des petits motifs sont les tissus qu’on utilise pour les robes et voiles du quotidien. D’ailleurs, ils ressemblent beaucoup à ceux de l’Arabie saoudite et des tribus de l’Asir ! Une boutique attire mon attention, elle s’appelle Made in Bahrain et propose de l’artisanat bahraini comme son nom l’indique. Les prix ne sont pas donnés, c’est une boutique un peu bobo, mais qui propose de bien jolies choses !

Un peu plus loin, nous passons devant de nombreuses bijouteries. Les vitrines sont pleines à craquer d’or ! Au bout de la rue, nous nous retrouvons face à la mosquée chiite Matam Ajam Al Kabeer. Les mosquées chiites sont facilement reconnaissables à leurs dômes pointus et à leurs couleurs vives. Non loin de là, le temple hindou Shri Krishna vaut également le détour.

Puis Mariam nous dirige au travers des petites ruelles jusqu’à Beit Al-Khalaf, la maison d’un ancien riche marchand de perles de Manama. Ce dernier avait 2 femmes, il a donc fait construire une maison pour chacune d’entre elles, ainsi qu’une mosquée. L’ancienne mosquée a été détruite et reconstruite en plus grande et plus moderne, et seule une des deux maisons se visite (la deuxième est toujours habitée par sa famille). Le marchand avait fait venir un architecte d’Iran, et il a importé la plupart des matériaux d’Inde. Une plongée dans ce qu’était la vie à Bahreïn il y a 50 ans !

Alors que nous visitons la maison, Ahmed est appelé par son patron, qui a absolument besoin de lui au bureau pour gérer une urgence. Je suis dégoûtée, lui aussi, mais il nous faut écourter notre weekend et rentrer à Khobar… 1 heure plus tard, nous sommes à Khobar, et nous avons pris la décision de retourner à Bahreïn coûte que coûte pour ne pas rester sur cette note de frustration ! Ahmed me dit d’attendre dans la voiture, que ça ne va pas prendre trop longtemps. 3 heures plus tard, je suis toujours dans la voiture devant son bureau, et je tourne comme un lion en cage !! Moi qui n’ai pas de patience… J’en ai tout de même profité pour faire du tri dans les photos et écrire mon carnet de voyage…

Après 3 heures donc, Ahmed redescend enfin, et nous repartons direction Bahreïn ! Nous repassons la frontière sans difficulté (prenez toujours les files les plus à gauche et à droite, il n’y a personne !) et, après un énième tampon sur nos passeports (ça en fait des pages tamponnées pour un seul weekend haha !) nous voilà à nouveau à Bahreïn, alors que la nuit tombe déjà.

Nous nous arrêtons tout d’abord au fort de Bahrain (qal’at al-Bahreïn), construit sur une colline artificielle créée par plusieurs strates successives d’occupation humaine, depuis environ 2300 av. JC jusqu’au XVIe siècle de notre ère. L’impressionnant fort portugais a donné son nom à l’ensemble du site (qal’at signifie fort). Mais le site est avant tout l’ancienne capitale et l’ancien port de Dilmun, l’une des plus importantes civilisations antiques de la région comme je vous l’expliquais. Il contient les plus riches vestiges répertoriés de cette civilisation, dont on n’avait auparavant connaissance qu’à travers les écrits sumériens. Au coucher du soleil, le site est bien agréable, et nous faisons le tour du fort éclairé pour en admirer l’architecture.

Puis direction le port de Muharraq, la deuxième ville de Bahreïn, située sur l’île du même nom. Elle servit de capitale jusqu’en 1923. Le port est fermé (nous voulions visiter le fort de Bu Maher), mais des petits bateaux de pêche sont amarrés et de là nous avons un beau point de vue sur Manama qui s’illumine. Ahmed s’arrête prier dans une mosquée puis nous nous baladons à pieds dans la vieille ville de Muharraq. Un « sentier des perles » permet de se promener dans la ville et de découvrir de belles maisons perlières traditionnelles. Évidemment, à l’heure à laquelle nous visitons, nous ne pouvons pas entrer à l’intérieur, mais elles doivent pourtant valoir le détour en plein jour.

Nous commençons par Bait Shaikh Selman, qui appartenait à Salman bin Hamad Al Khalifa, qui était le dirigeant de Bahreïn de 1942 jusqu’à sa mort en 1961. Le bâtiment est imposant, et au vu des palmiers qui dépassent des remparts, je pense qu’il doit abriter un beau jardin ! Non loin de là, en nous promenant, nous tombons sur la Maison Jamsheer, une maison traditionnelle qui abrite aujourd’hui l’institut franco-bahraini. Là encore, un petit bijou qui se visite en journée.

Puis j’ai très très envie de faire pipi, car je n’ai pas été aux toilettes depuis le matin !! Ahmed se retrouve investi de la mission de me trouver des toilettes incessamment sous peu, et nous atterrissons dans un restaurant éphémère hyper sympa et improbable ! Ils n’ouvrent que pendant l’hiver (l’été il faut trop chaud pour déjeuner dans le jardin), donc nous notons l’adresse pour l’année prochaine ! Une fois ma vessie soulagée (hamdoullah !), nous poursuivons notre visite.

Nous tombons sur Beit Sheikh Isa Bin Ali Al Khalifa. Ce bâtiment, construit vers 1800 et offrant un voyage dans l’ère pré-pétrolière de Bahreïn, était le siège du pouvoir bahreïni de 1869 à 1932. La maison est constituée de 4 sections différentes : une pour le cheikh, une pour la famille, une pour les invités et une pour les domestiques. La maison se visite mais était en rénovation donc nous n’avons pas eu la chance d’admirer les arcs délicats, les portes en bois complexes, les cours et les plafonds en tronc de palmier…

Enfin, dernière maison sur notre route : la Siyadi house. La famille Siyadi est arrivée à Bahreïn au début du 19e siècle et a fait fortune dans le commerce des perles, qui a prospéré dans le quartier de Muharraq au 19e siècle. Ils ont alors fait construire cette demeure familiale. La partie la plus ancienne du complexe est la mosquée Siyadi, dont Isa et Jassim bin Yousif Siyadi, les héritiers, ont fait don à la communauté de Muharraq en 1865, et qui se visite. La plus grande partie du complexe, Siyadi House, est toujours utilisée comme résidence privée et est habitée par Abdallah bin Hassan Siyadi, le petit-fils du bâtisseur Abdallah bin Isa Siyadi. Elle ne se visite donc pas, mais peut être admirée de l’extérieur, de la petite placette mignonne qui a été rénovée juste devant la maison.

Pour finir cette journée en beauté, nous nous rendons au restaurant mexicain Escobar pour manger quelques burritos et trinquer avec un petit cocktail avant de rentrer à Khobar, pour de bon cette fois-ci !

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Je suis Travel Planner, experte entre autres du Royaume de Bahreïn après y avoir voyagé plusieurs fois ! J’ai développé mon réseau sur place, et je serais ravie de vous aider à organiser votre voyage dans l’archipel.

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Leslie travel planner

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