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J’ai vécu mes premières expériences de voyage solo en 2013. A l’époque, il ne s’agissait que de courts voyages à la journée. Puis j’y ai pris goût, et les journées se sont transformées en weekends, les weekends en semaines, les voyages en France en voyages à l’autre bout du monde… 10 ans plus tard, j’ai eu envie de coucher sur le papier ce que m’apporte le fait de voyager seule, et de partager mon cheminement personnel, en espérant inspirer d’autres personnes à le faire !

Mes premières expériences de voyage solo : step by step !

Vous connaissez la théorie des petits pas ? Celle qui dit que si on veut atteindre un grand objectif, il vaut mieux le découper en petits objectifs plus facilement atteignables, et ainsi aboutir au grand objectif step by step ? Et bien c’est cette méthode que j’ai appliquée pour le voyage solo, comme pour tant d’autres projets dans ma vie !

Quand j’ai commencé à ressentir le besoin de partir seule quelque part pour me ressourcer, prendre du temps pour moi et prendre soin de moi, je n’osais pas le faire. Pourtant j’ai toujours aimé passer des moments seule, mais plutôt chez moi, dans l’intimité d’un cocon sécurisant, jamais en dehors, et encore moins loin de chez moi. Le premier step a été de sortir prendre un café en terrasse toute seule. Oui, rien que ça m’a demandé un effort, m’a poussée à sortir de ma zone de confort. Bon, n’exagérons rien, ça ne m’a pas non plus demandé un effort surhumain, mais disons que ça n’était pas dans mes habitudes, et me pousser à le faire m’a prouvé que je pouvais apprécier d’être seule dans un lieu public, que le regard des gens n’était pas pesant (car oui, se détacher du regard des autres fait partie du process), et que c’était même très agréable de vivre un moment 100% à son rythme.

En 2013, j’ai décidé de prolonger ce moment en partant une journée seule en dehors de Paris, là où j’habitais. A l’époque, je travaillais à la SNCF et ne payais donc pas le train, ce qui m’a facilité les choses ! Passionnée de photo, j’ai entendu parler des Rencontres de la photographie qui se tiennent tous les étés à Arles, et j’ai décidé de prendre le premier et le dernier TGV pour faire l’aller-retour dans la journée. J’avais listé les expositions que je souhaitais voir, préparé mon petit itinéraire de la journée, et repéré une ou deux adresses pour le déjeuner, histoire de me rassurer, et yallah ! Et j’ai adoré flâner ainsi à mon rythme, consacrer toute une journée à faire uniquement des choses qui me font plaisir. C’est comme si le fait d’être seule m’avait poussée à savourer chaque instant, lui avait donné encore plus de saveur car j’étais concentrée sur son appréciation et pas distraite par une conversation ou la présence de quelqu’un d’autre.

Arles, France

Alors j’ai recommencé 🙂 L’été suivant je suis repartie à Arles, et c’est d’ailleurs devenu une sorte de rituel depuis ! Et l’année encore d’après, j’ai passé un autre cap : celui de partir en weekend, solo, à Pornichet (où je n’avais jamais été). Puis l’année suivante, en 2016, je suis partie une semaine en Camargue, monter à cheval au milieu des taureaux et apprendre la vie de manadier. L’année d’après, je suis partie 10 jours en Corse en roadtrip, et 2018 a été marquée par mon premier voyage solo à l’étranger, au Sénégal. Depuis je n’ai plus arrêté de voyager seule, mon plus beau voyage ayant été mes 3 semaines solo en Arabie saoudite en 2021 !

Leslie en Corse

Corse

Leslie au Sénégal

Sénégal

Taif, Shubra palace, Arabie saoudite

Arabie saoudite

Tout ce que voyager seule m’a apporté

Première réaction des proches : « mais tu n’as pas peur ? », « tu ne devrais pas, ça n’est pas prudent », et autres craintes du même style. Et c’est normal, c’est humain. Mais, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, j’ai appris une chose que je partage avec vous aujourd’hui : ne laissez pas les autres projeter leurs propres peurs sur vous. Car si vous laissez leurs croyances limitantes vous gagner, vous risquez de passer à côté de tellement de belles expériences ! Et des fois, quand vous anticipez que votre projet (de voyage ou autre) va générer des craintes chez certaines personnes, mieux vaut ne pas leur en parler, et leur annoncer une fois que le projet est déjà réalisé ! Il s’agit en quelque sorte de développer l’art de parler de ses projets aux bonnes personnes, aka celles qui sauront vous entourer d’ondes positives, vous conseiller de façon avisée et constructive, vous soutenir et vous encourager.

D’autant que les craintes des gens sont infondées la plupart du temps. Car ce que le voyage solo m’a appris (et le voyage tout court d’ailleurs), c’est que l’être humain est bon par nature. Alors bien sûr, il y a des gens mal intentionnés, mais l’immense majorité des gens sont bons. Et puis je crois aussi en une chose : la loi de l’attraction. On attire à soi ce que l’on vibre soi-même. Autrement dit, si vous vibrez la peur, vous attirerez à vous des gens qui vont vous conforter dans cette vibration. Si vous vibrez la confiance en vous et en les autres, vous attirerez à vous des gens qui sont dignes de cette confiance. Il s’agit d’une règle générale, comportant évidemment quelques exceptions, mais que je constate au quotidien.

Sultan et moi en Arabie saoudite

Voyager seul, c’est aussi apprendre à se faire confiance, développer son intuition et apprendre à la suivre. Car nous avons tous de l’intuition. En revanche, nous n’avons pas tous appris à l’écouter. Et quand nous entendons cette petite voix au fond de nous, ce pressentiment, cette sensation un peu bizarre dans le creux du ventre, en général nous ne l’écoutons pas, nous fonçons tête baissée, en nous disant qu’il ne faut pas être parano ! Et bien nous avons tord, car cette intuition a très souvent raison ! Lorsque l’on voyage solo, on est seul pour prendre des décisions, on n’a personne avec qui se concerter, sur qui se reposer : on ne peut compter que sur soi-même, et cela pousse à prendre des initiatives, mais surtout à se faire confiance. Alors certes, cela peut être fatigant parfois, car on a le cerveau constamment en alerte. Mais voyager seule m’a aidée à reprendre confiance en moi, en mon jugement et en mes propres décisions, alors qu’avant je ressentais beaucoup plus le besoin d’avoir l’avis de mes proches avant de faire un choix.

Voyager solo, c’est aussi se prouver à soi-même qu’on est capable. Les premières fois, je les ai vraiment vécues comme des défis ! Là encore, relever ces défis m’a apporté une grande satisfaction personnelle et une plus grande confiance en moi. Se prouver à soi-même que l’on est capable de faire quelque chose que l’on n’envisageait pas possible nous prépare mentalement à surpasser le prochain défi. On en revient à la théorie des petits pas : c’est ainsi que l’on grandit en tant qu’être humain et que l’on avance dans la vie !

Dépassement de soi au Sri Lanka

Cela m’amène à parler du côté introspection. Car voyager solo, c’est aussi se découvrir soi-même en même temps que l’on découvre le monde. On apprend à se découvrir dans un autre contexte, en dehors de sa zone de confort, on apprend à repousser ses limites et à dompter ses peurs, on analyse ses réactions dans des situations inédites, ce qui nous aide à mieux comprendre nos mécanismes intérieurs et nos failles.

Car quand on voyage seul, on est totalement libre. On peut faire exactement ce que l’on a envie de faire quand on en a envie, sans avoir de compromis à faire pour satisfaire des personnes qui voyageraient avec nous. On fait les choses à son rythme, on suit ses envies. Et ce n’est pas évident de s’écouter quand on n’a pas l’habitude de le faire ! On est seul face à soi-même, et je pense que c’est ce qui fait peur à beaucoup de gens finalement, car cela demande de s’aimer suffisamment pour être capable d’apprécier sa propre compagnie !

Drone en Arabie saoudite

Mais quel bonheur de se sentir totalement libre : libre d’adapter le rythme de son voyage en fonction de nos envies, humeurs ou de notre état de forme, sans culpabiliser de frustrer un compagnon de voyage, libre d’être sociable ou dans sa bulle, de manger à l’heure qu’on veut… Voyager solo procure un sentiment de liberté totale, et c’en est presque grisant… Mais du coup, est-ce que quand on prend goût au voyage solo, on ne peut plus voyager à plusieurs ? Au début je le croyais, car je découvrais ce tout nouveau sentiment de liberté absolue, et je pensais ne plus avoir envie d’autre chose. Et puis finalement, je me rends compte que j’aime aussi beaucoup partager un voyage avec quelqu’un qui m’est cher, créer des souvenirs communs, philosopher sur ce que le voyage génère chez nous comme émotions… Alors je fais un peu des deux, selon les voyages et l’envie. Après tout, dans la vie, tout est question d’équilibre non ? 🙂

Voyager solo veut-il vraiment dire être seul tout le temps ?

Vous vous doutez un peu de la réponse, non ? 🙂 Souvent, voyager seule n’est pas synonyme de solitude. N’oublions pas que l’humain a peur du vide, donc quand les gens vous voient seule, ils vous abordent plus facilement. En même temps, c’est logique : vous-même, vous oseriez plus facilement aborder une personne seule qu’un groupe ! C’est ainsi que j’ai fait plein de belles rencontres : deux amis qui dégustaient des huîtres à la table d’à côté et ont sollicité mon avis de femme sur leurs problèmes de cœur, un papy corse qui m’a raconté l’histoire de ses ancêtres, deux Français en tour du monde avec qui j’ai fait un bout de chemin au Sri Lanka, un musicien sénégalais qui m’a invitée à son concert le lendemain…

Rencontres en voyage

Je pense que je n’ai jamais rencontré autant de personnes (locaux ou autres voyageurs) que quand je voyageais seule. Quand on voyage solo, on n’évolue pas en vase clos avec un ou plusieurs compagnons de voyage, on est donc plus ouvert aux autres, à ce qui nous entoure et à la rencontre. Voyager solo permet de développer sa propre sociabilité, cela nous pousse à aller vers les autres pour demander des informations, on a souvent pas trop le choix 🙂 Et puis quand je voyage seule, je suis moi-même à 100%, je suis alignée pleinement avec qui je suis au fond de moi, avec mon cœur et mon âme. Je suis plus vulnérable aussi, car je suis en position de découverte d’une autre culture, je suis prête à accueillir tout cela sans jugement, je suis dans la gratitude et l’amour au sens large. Je parle et j’agis avec le cœur et non avec le mental. Alors forcément, cela aide à créer des liens vrais et sincères avec d’autres personnes. Et parfois même, cela conduit à de belles histoires d’amour (je vous invite à lire l’article collaboratif sur les histoires d’amour en voyage) !

Parfois, la peur du vide des autres frôle même le ridicule : je me souviens lors de mon premier weekend à Pornichet, j’arrive dans un restaurant et demande une table pour déjeuner. Le serveur me fait répéter « pour une seule personne » et semble mal à l’aise pour moi (alors que moi j’étais super heureuse de déjeuner seule face à la mer !). Il m’installe à la dernière table disponible, une table basse avec un canapé. Il m’apporte la carte, et revient quelques minutes plus tard avec une poupée Ken (le mari de Barbie), pour me tenir compagnie !! Je me souviens que je ne savais pas comment réagir tellement je ne m’attendais pas à ça, et j’ai décidé d’en rire depuis ! Globalement, au restaurant, les serveurs ont tendance à vous servir hyper vite, car dans leur tête ce moment que vous passez seule doit être déprimant, donc il faut vous aider à en finir au plus vite ! Combien de fois ai-je demandé à mon serveur de ralentir le rythme, ou de faire une pause avant le dessert pour me permettre de finir mon verre de vin tranquille en lisant mon bouquin ?

Ken

Voyager seule quand on est une femme : mon expérience

Il y a une pensée assez communément admise qui m’agace au plus au point : celle que femme = victime. Personnellement, je ne me vois pas comme une victime potentielle. Cela ne veut pas dire que je vis dans le monde des Bisounours : je sais très bien que le danger existe partout et je reste prudente. Mais je refuse de sombrer dans la parano, ou de me voir comme une victime qui risque de se faire agresser à chaque coin de rue parce qu’elle est une femme. Peut-être que je pense ainsi parce qu’il ne m’est jamais rien arrivé, hamdoullah, mais je suis assez convaincue qu’il ne m’arrivera rien justement parce que je ne me vois pas comme une victime (la loi de l’attraction, vous vous souvenez ?) et que je fais confiance à mon intuition.

Femme sur un banc

J’aimerais aussi rappeler un point important pour tenter de rationnaliser les peurs que nous pouvons avoir en tant que femme au sujet des agressions sexuelles : 90% des femmes violées connaissaient leur agresseur. Je pense qu’il est temps de mettre un terme à ce fantasme de l’inconnu qui viole dans une ruelle sombre… Le violeur est en général un ami, un parent, un collègue, un petit ami… Donc statistiquement, en tant que femme, on a plus de chances de se faire agresser dans notre environnement habituel qu’en voyage.

Il faut aussi nuancer quelque chose : la pauvreté n’a pas forcément comme conséquence directe à la criminalité. Plein d’autres facteurs entrent en compte. Alors bien sûr, il faut faire attention à soi et à ses affaires en toute circonstances, ne pas provoquer le diable, car comme partout le risque zéro n’existe pas. Mais par expérience (et analyse des statistiques), je vous assure qu’on est beaucoup moins en sécurité à Paris que dans beaucoup de pays pauvres !

Enfin, dans beaucoup de cultures, la femme est vue comme un être vulnérable qu’il faut protéger. En tant que féministe, je ne valide évidemment pas cette vision des choses, mais force est de constater que cela développe un « instinct de protection » chez la plupart des gens que l’on rencontre en voyage, qui ont tendance à vouloir nous « prendre sous leur aile », s’occuper de nous, nous aider… Combien de fois on m’a pris la main pour traverser la rue (oui oui !), on m’a proposé de m’emmener à tel ou tel endroit en voiture plutôt que de me laisser y aller à pied, on m’a invitée à manger ou hébergée pour être sûr que je ne tombe pas entre les mains de gens mal intentionnés… ?

Et je voudrais également signaler un autre grand avantage au fait de voyager solo quand on est une femme : dans les cultures patriarcales (99% du globe je dirais !), les femmes et les hommes ont souvent des rituels et cérémonies très genrés, et les uns ne peuvent pas participer aux moments dédiés aux autres. En tant que femme étrangère, on a l’énorme avantage d’être souvent tolérée dans les cérémonies des hommes, en plus de pouvoir assister à celles des femmes. Un voyageur homme n’a souvent pas ce privilège. Cela nous permet d’avoir accès à l’ensemble des traditions et de la culture d’un pays, et ça c’est drôlement chouette !

Arabie saoudite hommes femmes

Peur de vous lancer ?

Si cet article n’a pas suffit à vous convaincre et vous rassurer, je vous conseille le groupe Facebook « We are backpackeuses » : 150 000 nanas y posent leurs questions, partagent leurs astuces, leurs expériences, leurs ressentis, leurs bons plans, demandent conseil…

Je peux également vous recommander les services de Clotilde Paris, qui a beaucoup voyagé solo ces dernières années, et a lancé son activité de coach dans ce domaine. Son objectif : transformer votre peur en audace, et vous accompagner à vous lancer dans votre premier voyage solo !

Et enfin, si vous souhaitez être accompagné.e dans l’organisation de votre voyage par une super travel planner, afin que les détails de votre séjour soient calés à l’avance (tout en vous laissant la liberté d’adapter votre programme sur place afin de laisser place à la spontanéité des rencontres !), vous savez que c’est mon métier, et que je serais ravie de m’occuper de votre voyage sur une de mes destinations.

Leslie travel planner

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