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5 sens : une aventure sensorielle à chaque voyage

Plus nous voyageons et plus nous comprenons que voyager, c’est bien plus que de découvrir de nouveaux paysages : c’est une immersion sensorielle où chaque destination réveille nos 5 sens de manière différente. Des parfums envoûtants d’un souk aux couleurs vibrantes du désert, en passant par les sons rythmés de la musique bédouine, nos 5 sens tissent un lien intime avec le monde qui nous entoure. Je suis travel planner spécialiste du monde arabo-musulman, et dans cet article, je vous invite à redécouvrir l’art du voyage en éveillant pleinement vos sens, et à découvrir comment chaque escapade peut devenir une expérience immersive et initiatique  à travers la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. Plongez dans une aventure sensorielle 100% authentique !

Les 5 sens : la vue comme miroir des cultures

La vue est sans doute le premier des 5 sens à s’éveiller lorsque je voyage, chaque destination m’offrant un tableau visuel unique qui reste gravé dans ma mémoire. À travers mes yeux, je découvre des couleurs qui racontent des histoires et dévoilent l’âme des lieux que je visite.

L’Arabie saoudite a sûrement été le pays qui m’a offert la plus grande claque visuelle. Outre les paysages incroyables, j’ai été captivée par la peinture Al Qatt, cet art traditionnel aux motifs géométriques colorés, qui orne les maisons de la région d’Asir (au Sud de l’Arabie). Les couleurs rouge, bleu et jaune vifs éclatent sous la lumière, comme une célébration de la vie quotidienne. Ces fresques, loin d’être de simples décorations, témoignent de l’histoire des femmes qui les créent suite à l’emménagement dans leur maison après le mariage. Cet art renforce les liens sociaux et la solidarité entre les femmes, qui profitent de ce moment pour apporter des conseils à la jeune mariée sur la vie maritale. En les observant, je me suis sentie connectée à cette culture ancestrale, où chaque coup de pinceau semble raconter une histoire.

Peinture Al-Quatt

En Jordanie, deux endroits m’ont particulièrement éblouie : le désert de Wadi Rum, avec ses dunes infinies de sable changeant de couleur et ses falaises sculptées par le vent, semble tout droit sorti d’un film. Les teintes du paysage évoluent au fil de la journée et des dunes, passant du rose pâle au rouge profond en passant par des tons violacés, rendant chaque moment différent du précédent. Et que dire de Petra, la cité rose mythique, où chaque pierre semble changer de couleur sous le soleil ? En marchant dans le Siq, ce long canyon étroit qui mène à Petra, la roche ocre se pare de nuances incroyables. Mais ce qui m’a le plus scotchée, ce sont les roches sur les tombes royales : naturellement zébrées. Je suis fascinée par la danse des couleurs sur la roche ocre, par le jeu de lumière à chaque tournant… un véritable tableau de maître exécuté à la perfection par Dame Nature.

Petra- roche zébrée

En Turquie, les mosquées sont de véritables merveilles pour les yeux ! À Istanbul, la Mosquée Sultanahmet, avec ses carreaux de faïence bleue est aussi chatoyante que les tapis traditionnels. Les teintes riches du rouge, du bleu et du vert se mêlent à l’éclat des lumières dorées, créant un espace presque magique où l’art et la spiritualité se rencontrent. Côté couleurs, le Sénégal n’est pas en reste. Les pirogues, prêtes à partir en mer, sont un véritable feu d’artifice de couleurs. Le jaune, le rouge et le vert des embarcations sont une célébration vibrante de l’énergie qui anime ce pays. En les observant, je ressens profondément cette vitalité, propre à l’Afrique.

 

À travers ces moments d’émerveillement, on comprend à quel point la vue nous permet de saisir l’essence même des cultures que l’on découvre en voyage. Chaque paysage, chaque œuvre d’art, chaque détail et nuance de couleur raconte une histoire que seul l’œil peut vraiment saisir.

Pirogues Sénégal

Voyage culinaire : le goût comme vecteur de découverte culturelle

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi le voyage passe avant tout par la découverte culinaire ! Le goût est le fil conducteur qui relie chacune de mes expériences de voyage, chaque plat faisant partie intégrante de la culture et des traditions locales, comme une invitation à savourer l’histoire du pays et de ses habitants à travers les saveurs !

 

Au Maroc, c’est avec la cuisine que mes papilles s’éveillent. Les tajines, aux saveurs délicatement épicées de cumin, coriandre et safran, évoquent la chaleur des foyers marocains. Chaque bouchée raconte une histoire de partage et de tradition. Le pain traditionnel berbère, trempé dans l’huile d’olive fraîche, me rappelle la simplicité et la générosité des Marocains.

Tajine

Cette générosité, je la retrouve également en Palestine avec le houmous, où le pain chaud plonge dans une purée de pois chiches crémeuse, nappée d’huile d’olive. Là encore, l’acte de tremper et de partager renforce ce lien qui se tisse à chaque repas, où le goût devient un langage commun, un lien universel.

 

Ce même lien s’étend jusqu’en Turquie, où l’on partage bien volontiers une baklava : avec ses couches croustillantes de pâte filo et son sirop mielleux, elle fait vibrer les papilles ! Tandis que le künefe jordanien, avec son mélange unique de pâte croustillante et de fromage fondant, me fait saliver d’avance ! Ce même dessert, revisité dans tous les pays du Moyen-Orient prouve que la cuisine est une aventure qui ne s’arrête jamais aux frontières.

Baklava
Kunefe
Kunefe

Ce voyage des 5 sens continue avec la maglouba, ce plat renversé que l’on retrouve aussi bien en Jordanie qu’en Arabie Saoudite. Il s’agit d’un riz parfumé aux épices, aux légumes et à la viande tendre, qui crée une continuité entre les différentes cultures du Moyen-Orient. Chaque bouchée rappelle le soin et l’amour que les familles mettent dans la préparation de leurs repas, comme pour symboliser cette générosité culinaire que j’ai découverte dès mes premiers pas dans le monde arabe Enfin, le mansaf, un plat arabe traditionnel à base d’agneau cuit dans une sauce de yaourt séché fermenté et servi avec du riz ou du boulgour, clôture ce voyage gustatif. Ce plat, originaire de Jordanie mais adopté et décliné dans toute la région du Moyen-Orient, incarne à lui seul cette idée que la nourriture est un fil rouge qui relie les peuples. Les plats à base de riz et autres céréales sont également très populaire au Sénégal : qui résisterait à un bon poulet mafé (à base d’arachides), un poisson yassa (à base d’oignons), ou un thiéboudienne (le couscous version sénégalaise) ?

 

Que l’on soit au Maroc, en Turquie, en Arabie Saoudite, en Egypte, en Jordanie ou au Sénégal, la cuisine nous raconte toujours la même histoire : celle d’un lien profond qui unit les hommes, tout en révélant la culture singulière de chaque destination.

Plats

Parfums du Monde : l’odorat au coeur du voyage

L’odorat est celui des 5 sens qui ramène instantanément dans chaque lieu que l’on visite. Les parfums qui flottent dans l’air, qu’ils soient agréables ou moins, racontent des histoires, qui laissent des empreintes dans la mémoire.Au Sénégal, l’odeur salée et brute du retour de pêche ne s’oublie pas ! Le parfum de la mer se mêle à celui du poisson frais (ou moins frais !), transportant avec lui l’essence même de la vie côtière, du dur labeur et de l’agitation de la criée. 

D’un autre côté, à Fès, au Maroc, ce sont les tanneurs qui offrent une tout autre expérience olfactive. Le parfum intense et âcre des cuves de teinture, où le cuir est travaillé à ciel ouvert, emplit l’air. Cette odeur forte, que l’on tente de camoufler avec un brin de menthe sous les narines, raconte l’histoire ancienne de cet artisanat. Chaque ruelle de la médina porte en elle une trace de ce métier millénaire, et l’odeur persistante des peaux tannées devient un symbole de cette ville.

Tanneur Fès
Pêche Sénégal

Dans les souks d’Égypte, de Turquie ou du Maroc, l’air est saturé de l’odeur enivrante des épices. Le cumin, le safran, le clou de girofle, la cannelle… Chaque étal est une explosion de senteurs, une invitation à plonger dans un univers de saveurs. Ces parfums éveillent immédiatement les sens, comme si chaque épice contenait en elle une histoire. Flâner dans ces marchés est un voyage à lui seul, où l’odorat devient le guide principal.

En Égypte, lorsque le soleil se couche sur le Nil, un autre parfum envahit l’air : celui des fleurs d’hibiscus et de jasmin. Ces fleurs, qui parfument les jardins, libèrent leurs arômes les plus intenses à la tombée de la nuit. L’air devient plus doux, presque velouté, et chaque respiration est une plongée dans un jardin, où les parfums floraux enveloppent les sens. Ces moments de transition, où la lumière faiblit et où l’odeur des fleurs se fait plus prononcée, créent une atmosphère presque spirituelle.

 

En Arabie Saoudite et en Jordanie, c’est l’encens bakhoor qui nous accueille ! Ce parfum envoûtant, brûlé pour purifier et parfumer l’air, se répand doucement, créant une ambiance chaleureuse et sereine. Le bois d’oud, avec ses notes boisées et fumées, fait partie intégrante de ces traditions. Que ce soit dans une maison ou dans un souk, cet encens raconte l’hospitalité et le respect des rituels anciens. À chaque fois que je respire cet encens, je me sens transportée dans un monde où le temps semble suspendu.

 

Et que dire des lieux de culte à Jérusalem. Chaque sanctuaire, qu’il s’agisse de la mosquée du mont du Temple ou du Saint-Sépulcre, dégage ce parfum d’encens. Ce mélange d’arômes anciens, chargé de spiritualité (il a pour vertus d’ouvrir le chakra du 3e œil), nous plonge dans une atmosphère de recueillement.

 

Ainsi, à travers ces parfums qui jalonnent mes voyages, je comprends que l’odorat est bien plus qu’un simple sens : c’est un passeur d’émotions et de souvenirs. Chaque lieu, chaque culture possède ses propres effluves, et c’est en les respirant que l’on se connecte intimement à l’essence des lieux que l’on découvre.

Fleur-de-jasmin

Les 5 Sens : Le Toucher comme lien entre Tradition et Artisanat

Le toucher, ça m’évoque les tissus, les voilures, ça m’évoque aussi le contact avec la terre, l’ancrage, mais aussi et surtout tout ce que les mains des Hommes sont capables de faire. Pour moi, ce sens révèle toute sa puissance dans l’artisanat, que j’adore découvrir quand je voyage, et qui est une autre façon de se connecter à la culture locale. 

Au Sénégal, la découverte des tissus wax a été une révélation. La douceur et la vivacité de ces étoffes colorées éveillent mes sens. Les femmes les prennent dans leurs mains pour estimer leur qualité, mais aussi pour s’assurer de leur confort une fois portées. Ces tissus, souvent portés avec fierté lors des cérémonies, deviennent le symbole d’une identité collective.

Wax

Au Maroc, on découvre la poterie de Safi, un art ancestral. La poterie est sûrement l’artisanat qui me parle le plus quand il s’agit de se reconnecter à son sens du toucher. Car question de mettre la main à la pâte, on ne peut pas faire mieux ! Une fois peint et émaillé, chaque vase ou plat, avec ses contours lisses et ses finitions délicates, parle du temps et de la patience investis dans leur création. 

Poterie Safi
Poterie Safi
Poterie Safi

En Égypte, le khayameyah, ce motif de toile de tente traditionnelle, aujourd’hui brodé à la main sur des pièces de décoration comme des coussins ou des dessus de lit par exemple, évoque un autre aspect du toucher. Observer les artisans du Caire le fabriquer minutieusement, c’est prendre une leçon de patience et de savoir-faire.

khayameya

En Jordanie et en Palestine, les broderies, que l’on retrouve notamment sur les robes, sont un symbole de fierté et d’identité ! La richesse des broderies, exécutées à la main, est fascinante. Effleurer du doigt ces broderies, c’est établir un lien avec les femmes qui, à travers les générations, ont préservé cette tradition et transmis leur savoir-faire.

 

Ainsi, le toucher devient un moyen puissant d’explorer le monde qui m’entoure, et de connecter avec les gens, les artisans notamment, toujours prêts à partager leur savoir.

Tissus

L’éveil des sens à travers l'ouïe comme écho des traditions

L’ouïe est celui des 5 sens qui nous prend aux tripes : que ce soit les rythmes de la musique ou les récits des habitants, ce sens déclenche beaucoup d’émotions.

En Turquie, la musique qui accompagne les derviches tourneurs me transporte moi aussi dans un univers parallèle. Leurs mouvements gracieux, accompagnés des mélodies du ney et du kanun, illustrent la philosophie soufie, qui cherche à établir une connexion profonde entre l’âme humaine et le divin. Cette quête de transcendance résonne avec la profondeur des traditions musicales de la région, dont la rythmique répétitive est un moyen de s’élever au-delà du quotidien et de se rapprocher du divin.

derviches tourneurs

En Arabie Saoudite et en Jordanie, les Bédouins partagent leurs histoires à travers des chants riches et poétiques. Leur musique, souvent accompagnée du oud ou d’autres instruments à cordes, célèbre la bravoure et l’esprit communautaire, tout en évoquant les paysages majestueux du désert. Cette connexion entre le chant et la terre rappelle l’importance de l’identité culturelle, tout comme les chants des derviches qui expriment leur spiritualité à travers la danse.

En Égypte, les divas égyptiennes enchantent par leurs voix puissantes, transmettant des émotions profondes et des récits d’amour et de lutte. Qui ne connaît pas Oum Kalthoum ou Fairouz ? Leur musique, tout comme celle des Bédouins, raconte l’histoire d’un peuple et renforce l’idée de la musique comme moyen d’expression des valeurs culturelles.

Bédouins musique

La danse orientale, qui émerge également d’Égypte, s’accompagne de rythmes entraînants, célébrant la vie et la féminité. 

 

Enfin, au Maroc, les Gnaouas mélangent des rythmes envoûtants et des chants spirituels hérités des esclaves d’Afrique noire, qui évoquent une quête de transcendance similaire à celle du soufisme. Les percussions des guembri et des bendir créent une rythmique propice à la transe, où la musique devient un moyen de connexion à l’âme et à l’histoire. Cette interconnexion entre les différentes formes musicales souligne un héritage commun à travers les cultures, où chaque note et chaque chant nous relie aux émotions et aux traditions des peuples.

Ainsi, à travers ces sons, des chants des derviches aux récits des Bédouins, des voix des divas égyptiennes aux rythmes gnaouas,  l’ouïe devient un langage universel. Chaque mélodie nous rappelle que la musique et le son sont des témoins de l’humanité, tissant des liens entre les cultures.

Gnaouas

En parcourant ces différentes cultures à travers le prisme des sens, il est évident que nos 5 sens sont une invitation à plonger dans l’âme des pays que l’on découvre. Que ce soit par la vue des paysages colorés, le goût des plats cuisinés avec amour, l’artisanat qui se transmet de génération en génération, les odeurs enivrantes des souks ou les sons mélodieux qui nous invitent à la spiritualité ou à la fête, chaque élément sensoriel nous rapproche de l’essence même des traditions de chaque pays. Ainsi, chaque voyage devient une exploration sensorielle où l’on apprend à apprécier non seulement la diversité des cultures, mais aussi les similitudes qui nous unissent ! Vous voulez vous aussi faire voyager vos 5 sens ? Imaginons ensemble ce voyage sensoriel !

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